En quelques années, le paysage urbain s’est vu transformé par un nombre croissant de trottinettes électriques. La multiplication de ces nouveaux engins de déplacement personnels Motorisés (EDPM) (trottinettes électriques, monoroues, gyropodes, hoverboards…) sur les voies de circulation des grandes villes et même dans les campagnes incite nécessairement à se poser des questions quant à leur impact sur l’environnement.
Peu encombrantes et à priori peu polluantes, les trottinettes électriques se sont rapidement forgées une place privilégiée en ville comme alternative aux voitures et transports en commun. Si la question de la sécurité et des règles de circulation a été rapidement réglementée dès 2019 (puis renforcée en 2022 comme le résume très bien gyro-phare dans son article récapitulant l’ensemble de la Réglementation trottinette électrique 2022) , celle concernant son réel impact sur l’environnement reste en suspens.
Une empreinte carbone fonction de l’usage de la trottinette électrique
Le Ministère de la Transition Ecologique définit l’empreinte carbone comme “un indicateur estimant la quantité de gaz à effet de serre émise pour satisfaire la consommation au sens large (biens, services, utilisation d’infrastructures) d’un individu, d’une population, d’un territoire ou d’une activité, en tenant compte des émissions liées aux importations et aux exportations quel que soit le lieu de production de ces biens et services (production intérieure ou importations)”.
En bref, l’empreinte carbone intègre les émissions induites sur l’intégralité du cycle de vie d’un produit : Sa fabrication (y compris de sa batterie dans le cas des trottinettes électriques), son acheminement de son lieu de production à son lieu d’utilisation et son utilisation (sa consommation électrique en lien au bilan carbone du kWh électrique lui-même lié aux modes de production adoptés dans le pays).
Les trottinettes électriques partagées : une fausse bonne idée ?
Aucun doute sur le fait que vous ayez déjà pu observer ces parcs à trottinettes partagées si vous vivez en ville. Les solutions de micro-mobilité ont le vent en poupe. L’idée de mettre des EDPM à disposition des habitants comme alternative à la voiture à de quoi de séduire sur le papier. L’opération est simple : moins de voiture = moins de gaz à effet de serre.
Toutefois il est nécessaire de parler chiffres. L’étude réalisée par les scientifiques de l’Université d’État de Caroline de Nord sur un service de location de trottinettes électriques à Raleigh, la capitale de la Caroline du Nord (USA), montre que ce n’est pas tant le rechargement électrique de la trottinette qui pose problème mais sa conception, son transport jusqu’au lieu d’utilisation mais surtout son transport entre les stations !
Revenons en France. La gestion des flottes de trottinettes entre la capitale et sa proche banlieue implique nécessairement de nombreux véhicules et trajets pour achalander les différents parcs et alourdissant considérablement le bilan carbone des trottinettes électriques.
La trottinette électrique personnelle comme solution ?
L’impact carbone d’une trottinette partagée à Paris est de 30 à 60 gCO2e/km (selon la durée de vie du produit estimée entre 3750 et 5000km) si l’on ne tient pas compte des données liées à la gestion de flotte. Soit 1/4 de l’impact d’un kilomètre parcouru en bus diesel ou 1/7ème d’un kilomètre parcouru en voiture. Un bilan auquel s’ajoute le fait qu’aucun polluants atmosphériques n’est produit par ces trottinettes.