C’est aux États-Unis dans les années 50 qu’apparaissent les premiers sacs de caisses en plastique avant que leur production n’explose vingt ans plus tard. Légers, imperméables et résistants, les sacs plastiques paraissent alors révolutionnaires. Moins d’un demi-siècle après, le bilan est catastrophique.
Continent de plastique, destruction de l’habitat naturel de la faune et de la flore marine, ingestion mortelle par les animaux et pollution de la chaîne alimentaire par les micro-plastiques sont aujourd’hui les tristes conséquences d’années de gloire à l’usage unique.
Sac plastique à usage unique, le bilan
Ils échappent aux filières du recyclages et prennent majoritairement le chemin des incinérateurs et contribuent alors aux rejets de dioxine et de métaux lourds.
Légers et volatiles les sacs plastiques airent au gré du vent pour finir leurs courses dans les arbres, les fossés, les plages, les océans, etc. Le nombre d’opérations de nettoyage et de sensibilisation ne cesse d’augmenter pour lutter contre cette pollution nuisible et visible. Par exemple, ces enfants de CE2 à CM2 qui ramassent les déchets dans leur commune : plus d’infos ici.
Des sacs que l’on retrouvent aussi dans les ruisseaux, les fleuves et les océans, responsables de la mort de plus de 100 000 animaux marins à l’image des dauphins et des tortues mourant emprisonnés dans un sac ou après l’avoir ingéré, le confondant avec une proie.
Des sacs qui se fractionnent pour former des micro-particules qui contaminent sol et eau pour ensuite réapparaître dans nos assiettes par le biais de la chaîne alimentaire. On retrouve ces particules par exemple dans les huîtres, les moules, les poissons et maintenant dans le miel comme l’annonce tristement cet article de Le ciel nous tombe sur la tête.
Des particules et des déchets de plastique qui flottent au gré des courants jusqu’au Pacifique pour former un continent de plastique gros comme 7 fois la France et estimé à 100 millions de tonnes. Une soupe composée de débris qui s’enfonce sous la surface jusqu’à 30 mètres de profondeur.
Cette vidéo lancée par la fondation Surfrider rappelle que le plastique est responsable de la mort d’1,5 million d’animaux marins chaque année :
Quelles alternatives aux sacs à usage unique ?
Depuis 2002, grâce à la coopération des grandes surfaces alimentaires opérant le retrait progressif des sacs plastique non réutilisables et le comportement responsable des français, le nombre de sacs plastiques à usage unique distribué est passé de 10,5 milliards à 700 millions entre 2002 et 2011.
Toutefois, près de 5 milliards de sacs de caisse non réutilisables en matière plastique sont encore distribués annuellement dans les commerces. A compter du 1er janvier 2016, l’utilisation de sacs plastiques à usage unique sera interdite en France conformément à un amendement proposé par la ministre de l’écologie adopté le mercredi 25 juin 2014. L’occasion de mettre en valeur les alternatives plus écologiques pour l’emballage tels que les sacs compostables ou bio-sourcés. Une décision qui emboîte le pas à une directive européenne qui devrait voir le jour rapidement.
Le sac fragmentable, un faux-ami
Celui-ci se fragmente en paillettes et les dissémine dans la nature de façon invisible sous l’action de la lumière et de la chaleur.
Les sacs réutilisables
Le plus commun est le sac en polypropylène (ou PP) vendu aux caisses des supermarchés. Déjà présent dans l’électroménager, la vaisselle en plastique, des récipients alimentaires réutilisables, des gourdes ou des emballages, il est le polymère plastique le plus intéressant à ce jour même si, lui-aussi, est issu de l’industrie pétrochimique, sa production nécessite moins de produits toxiques (comme le phtalate) et sa combustion ne dégage que de l’eau et du dioxyde de carbone.
Dans la pyramide de nocivité des différents plastiques développée par Greenpeace, le polypropylène trouve sa place vers la base, juste au-dessus des bio-plastiques. Il présente l’avantage d’être extrêmement solide et d’avoir une durée de vie pouvant atteindre plusieurs années. Autre intérêt, il est peu onéreux et ne s’adressent pas uniquement aux enseignes de la grande distribution. Les petits commerces de proximité ou les organisateurs de manifestations peuvent par exemple réaliser des sacs publicitaires par PubEnSac.com à partir de 500 exemplaires.
Les sacs biodégradables
A base d’amidon de maïs, de pomme de terre ou de canne à sucre, ces sacs biodégradables ne produisent que de l’humus, du dioxyde de carbone et de l’eau après dégradation par les micro-organismes. Ils sont donc compostables
Si l’usage des sacs réutilisables est devenu monnaie courante pour les consommateurs français, il reste essentiel que les professionnels s’engagent à tenir compte de l’ensemble du cycle de vie du sac pour prétendre à un réel impact écologique ; depuis l’extraction de matières premières jusqu’à son élimination en fin de vie sans oublier la consommation d’énergie ou la production de déchets.
C’est bien beau de dire ça mais quand on fait achête ses fruits on fait comment ? on les tient dans nos bras ?
C’est vrai qu’à l’heure d’aujourd’hui il peut paraître difficile de se passer des sacs plastiques surtout au rayon fruits et légumes. Mais comme il est précisé dans l’article, ceux-ci seront bientôt remplacé par des sacs bio-sourcés ou biodégradables.
En bio-coop, par exemple, les sacs plastiques ont déjà disparus.