Copier la nature et ou tout du moins s’en inspirer dans son jardin est la pierre angulaire de tous les jardiniers qui souhaitent inscrire leur démarche dans le respect de l’environnement.
Rappelons qu’à l’état naturel, le sol nu n’existe pas. Le paillage consiste donc à couvrir le sol à partir de matière minérale ou végétale afin de limiter l’évaporation de l’eau de pluie et d’arrosage tout en diminuant considérablement la pousse des mauvaises herbes ou adventices.
Les atouts du paillage bois
Pourquoi pailler son jardin ou ses massifs ?
L’ensemble des paillages qu’ils soient constitués de minéraux ou végétaux, présentent des atouts communs tels que :
- éviter le lessivage des sols et le tassement de la terre par la pluie (en particulier le phénomène de battance des terres argileuses limitant l’infiltration de l’eau)
- limiter le dessèchement du sol par le soleil et le vent
- Limiter les variation de température et d’humidité en jouant le rôle d’isolant thermique
- Assurer un abri pour les micro-organismes, insectes et autres auxiliaires de jardin et favoriser le sol-vivant
- Limite la pousse des adventices et réduit considérablement le désherbage
Le paillage bois, en plus d’assurer toutes ces missions, a l’avantage de ne pas être inerte.
Tout comme les autres paillis constitués de matière végétale, le paillage bois joue dévoile son plus bel atout en apportant de la matière organique nécessaire au développement des plantations tout au long de sa décomposition. Les plaquettes ou fragments de bois, en devenant humus, interviennent sur la structure du sol et augmente sa concentration en complexe argilo-humique (le fameux CAH cher à la culture sur buttes, aux forêts comestibles ou des jardins en lasagne).
L’aspect esthétique
Les plaquettes de bois
D’un point de vue ornemental les paillis de bois sont disponibles dans une large gamme de teintes.
On se tournera vers les copeaux d’aulne pour obtenir une couleur proche du rouge, vers le douglas pour le marron, vers le charme pour le blanc cassé ou encore vers le hêtre pour une teinte rosée.
NB : d’autres teintes plus exotiques sont disponibles dans les boutiques de jardinage mais celles-ci sont obtenus par des bains chimiques. Quoi que se vantant d’utiliser un colorant respectueux des plantes et des animaux celles-ci, contrairement aux teintes des essences de bois, ne seront pas approprié pour un usage en agriculture biologique.
Le bois raméal fragmenté ou BRF
Certains définissent le BRF comme une révolution agronomique qui mérite son propre article sur ce site mais qu’il est tout de même intéressant de survoler ici.
Le bois raméal fragmenté (communément appelé BRF) est issu du broyage de jeunes rameaux provenant de la taille de haies ou d’élagages. Une technique déjà expérimentée dans les années 70 au Québec qui vise à reproduire le modèle des forêts.
On reproduit, en l’accélérant, le processus de production d’humus forestier en broyant les bois de diamètres inférieurs à 8 centimètres. Ceux-ci sont riches en nutriments tout en restant facilement dégradables (la lignine n’a pas encore acquis sa structure plus rigide). L’importante production d’humus qui en découle entraîne une très nette amélioration de la structure des sols, du rendement de production et un arrosage moins gourmand.
Le bois raméal fragmenté apporte la matière organique tout en épargnant le long processus de compostage. Cependant ceux qui souhaitent produire du BRF par leurs propres moyens à l’aide seront confrontés à deux problèmes majeurs : la quantité de déchets de taille de feuillus nécessaire et la capacité de coupe des broyeurs à végétaux.
Ci-dessous une vidéo qui explique le fonctionnement et l’utilisation du BRF
Choisir son paillage bois
Il va de soi que le choix du paillage bois dépendra de l’usage que vous lui réservez. Vous pouvez tout de même vous appuyer sur deux critères pour guider votre choix.
Le temps de dégradation
Comme nous l’avons abordé précédemment les paillis végétaux se décomposent peu à peu pour fournir de la matière organique et améliorer la structure du sol et le complexe argilo-humique. Le temps que nécessite ce processus est principalement lié à la concentration en lignine des matières végétales constituant le paillage. C’est la fameux rapport carbone/azote auquel sont si attachés les composteurs.
La durée de la dégradation peut aller de quelques semaines à plusieurs années. On retiendra que plus la concentration en azote est importante (déchets verts comme les tontes de gazon ou feuilles) plus la dégradation sera rapide. Les plaquettes de bois ou copeaux disponibles dans le commerce sont destiné au paillage et bénéficient donc d’une décomposition lente.
L’essence du bois
Au pied des haies, des arbres et des arbustes il est préférable de choisir des copeaux issus de feuillus garantissant une décomposition plus lente et ne jouant pas sur l’acidité du sol contrairement aux écorces de pin plus adaptées aux plantes de terre de bruyères.
Les aiguilles de pin seront quant à elles parfaitement adaptées au paillage des sentiers et allées de votre jardin ou de votre potager évitant à la terre de coller à vos chaussures les jours humides.
Pour conclure sur les paillis végétaux
Il est important de retenir que contrairement aux matériaux inertes qu’apportent les paillis minéraux tels que la pouzzolane ou les éclats d’ardoise, le paillage végétal joue à la fois un rôle esthétique et pratique.
La dégradation lente d’un paillis en plaquette de bois ou,mieux encore, de bois raméal fragmenté va favorablement contribuer à l’enrichissement du sol par l’apport de matière organique et le développement des mycorhizes essentielles la minéralisation.
En plus de protéger vos plantations des aléas climatiques, l’abri naturel que le paillage offre aux insectes et autres micro-organismes entraînera inévitablement une biodiversité plus riche dans le jardin.
D’un point de vue strictement pratique, l’entretien des massifs et leur désherbage seront moins pénibles en réduisant la pousse des adventices. Cependant, pour être réellement efficace, vous aurez procédé à un désherbage manuel avant d’épandre votre paillis (le paillage ne joue pas le rôle de désherbant mais prive les plus jeunes pousses de lumière) et vous en disposerez une couche suffisamment épaisse (entre 5 et 10cm).
très intéressant , MERCI!